"A sucer et à faire sucer" : c'est la devise de la fabrique de sucre d'orge de cette perle qu'est MORET SUR LOING.
Un poème a été écrit en 1893 sur ce thème, il figurait dans le paquet cadeau offert par un couple d'amis qui se reconnaitra. Je l'ai recopié ci-dessous ainsi que la photo du couvercle de la boite qui est une œuvre d'art.
AUX TOURISTES
Las du bruit et de la poussière,
Lorsque vous irez à Moret
Pour y pêcher dans la rivière,
Pour y rêver dans la forêt,
Vous verrez auprès de l’église,
Frappant vos regards étonnés,
Au coin d’un mur, pour qu’on les lise,
Ces mots : « SUCRE D’ORGE… » Sonnez !
Et voici que, faisant sourire
Ses yeux intelligents et bons,
Une sœur vient pour vous conduire
Dans un paradis de bonbons.
« Berlingots » aux formes changeantes,
« Bâtons » de sucre au caramel,
Toutes ces douceurs alléchantes
Sont comme un avant-goût du Ciel…
Jusqu’aux boites, dont un artiste
Fit la vogue en y dessinant
Ce pont du Loing, cher au touriste,
Et tout le site environnant.
Soyez prodigues à l’extrême,
Et sans crainte des châtiments,
Si vous voulez que Dieu vous aime,
Laissez-vous tenter, ô gourmands !
Car c’est l’œuvre mystérieuse,
- Mystère exquis et sans effroi –
D’une obscure religieuse
Qui vivait au temps du Grand Roi.
Moret n’a-t-il pas son « histoire »
Fidèle au moindre souvenir ?
- Livre d’or écrit à sa gloire
Par une main qui sait bénir (1) ;
Nobles pages où l’auteur cite
Plus d’une Reine avec sa cour
Venant aux Sœurs rendre visite,
- Suivez l’exemple à votre tour !
Venez chercher du sucre d’orge,
La vertu s’en révèle au goût ;
Bon pour l’estomac, pour la gorge,
Il est doux aux pauvres surtout.
(Emmanuel Déborde de Montcorin)
Pâques 1893
(1) L’antique et royale cité de Moret, 1 vol., par l’Abbé Pougeois, Curé-Doyen.